Soirée littéraire et musicale
Estampes japonaises et musiques bizarres
La belle époque de Gustave Fayet
Le samedi 21 juin, à 20h30
Avec Anna Petron (piano) et Isabelle Gardien (voix)
Représentation précédée d’une introduction de Cécile Leblanc (professeure des universités en langue et littérature française)
INFORMATIONS PRATIQUES
Tarif : 26€
Tarif réduit : 20€ (membres des associations Amis de Fontfroide et MAGFF, DE, étudiants)
ESTAMPES JAPONAISES ET MUSIQUES BIZARRES
Cette soirée littéraire et musicale se donne pour objectif d’évoquer le contexte artistique dans lequel Gustave Fayet constitua sa collection d’art d’Extrême-Orient en alternant textes d’écrivains, lettres d’artistes, et partitions des compositeurs fascinés par leurs découvertes des instruments et des sonorités orientales. Portée par les Expositions universelles de 1867, 1878, 1889, 1900 et l’ouverture au monde du Japon (1868), la découverte des arts asiatiques touche d’abord les peintres impressionnistes et des écrivains comme Edmond de Goncourt (Manette Salomon). Chez les musiciens, Camille Saint-Saëns attire le premier l’attention avec La Princesse jaune en 1872. « Le Japon est à la mode ! » peut déclarer Maupassant dès 1880. En rachetant la collection d’estampes d’Edmond de Goncourt en 1897, Fayet part donc, au tournant du siècle, à la découverte d’une des sources d’inspiration majeure de ses peintres favoris : Odilon Redon, un proche, Van Gogh, que lui a fait découvrir Maurice Fabre, Paul Gauguin qu’il collectionne. Il appartient donc à la seconde génération d’artistes fascinés par les arts sino-japonais dont la diffusion commerciale et littéraire, avec Pierre Loti, plus tard André Suarès et surtout Judith Gautier prend une ampleur inédite. Ce concert permettra d’évoquer ainsi l’immense travail de cette écrivaine pour traduire, mettre en scène et divulguer les poèmes chinois et japonais classiques (Les Poèmes de la libellule, 1885, mis en musique par Gustav Malher) tandis que son compagnon, le pianiste Louis Benedictus, collecte et transcrit des « musiques bizarres » aux expositions universelles qui fascinent Debussy, Malher, Fauré, Dukas et Ravel, entre autres. À l’époque de Fayet, les arts asiatiques ont vigoureusement renouvelé les langages esthétiques mais aussi imprégné durablement la société française : dans À la recherche du temps perdu, un « vous ne savez pas arranger les chrysanthèmes » vaut exclusion sociale.
PRÉSENTATION DES ARTISTES
Anna Petron est pianiste concertiste, directrice artistique, pédagogue et coach d’artistes. Formée par Nikita Magaloff, Brigitte Engerer, puis Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, elle se perfectionne à la Royal Academy of Music de Londres. Lauréate de concours internationaux, elle se produit dès l’enfance en France et à l’étranger. Elle collabore avec des solistes de renom tels qu’Adam Laloum, Emmanuel Ceysson, Victor Julien-Laferrière ou Pierre Génisson, et développe un travail de transmission et d’accompagnement artistique fondé sur l’exigence et la singularité.
Isabelle Gardien est une comédienne française formée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Sociétaire de la Comédie-Française de 1995 à 2010, elle y a interprété de nombreux rôles classiques. Elle est également active dans le doublage, notamment comme voix française de Cate Blanchett. Parallèlement, elle enseigne l’art dramatique et se produit dans des spectacles musicaux.
CONFÉRENCES
Avant la soirée littéraire et musicale, deux conférences viendront éclairer la relation intime que Gustave Fayet entretenait avec la musique et les artistes de son temps, à travers les regards croisés du musicologue Marius Bernado et de l’historienne de l’art Alix Bancarel.
Horaire : 17h
Tarif : 5€
« Gustave Fayet et la musique à Fontfroide », par Marius Bernado (Musicologue, Université de Lérida)
« Fayet et Burgsthal : une amitié wagnérienne à Fontfroide », par Alix Bancarel (doctorante en histoire de l’art)